Patrick, président d'une association de soutien aux personnes handicapées et ancien délégué syndical se souvient " du début des années 80 où l'on a importé chez les fabricants d'automobiles notamment le principe du "JUST'IN TIME" comme on disait à l'époque. Très vite les budgets de formation se sont développés autour du juste à temps, du flux tendu, de la qualité,de l'ADV etc...
En fait le principe que nous dénoncions très fort (nous, les petits délégués syndicaux) était d'ériger le fabricant en maître absolu, au centre de toute une cour d'équipementiers totalement asservis. Le fabricant se délestait ainsi des problèmes de gestion d'achat matière, de fabrication, de gestion des stocks et du personnel en développant ses exigences au gré de ses besoins. Je me souviens qu'à l'époque la question simple qui revenait sans cesse était "qui va payer en fin de parcours". Au nom du flux tendu on a vu se développer une multitude d'entreprise qui ont fait le bonheur des marchands de main d'oeuvre précaire. Pire encore on a développé un atelier protégé qui est passé de 80 handicapés à 500 dans des conditions de travail digne d'un autre temps. Cet atelier protégé qui embauchait également autant de salariés précaires n'en avait bien sûr que le nom et les subventions. Bref ce système a tout simplement réinventé l'esclavage.
Et aujourd'hui nous y sommes il faut payer. Et c'est là que mon niveau d'écoeurement prend son sens, en apprenant que ces mêmes esclavagistes demandent à l'état de régler la note dans la foulée des banques. Je pense que plus d'un de nos anciens RESPONSABLES politiques et syndicaux doivent se retourner dans leur tombe, pendant que les autres jouent à je te tiens par la barbichette!!!!"
Patrick
Merci Patrick de tes contributions. J'ai reproduit ton commentaire en article. Ton coup de gueule est dur et sans nuance mais nécessaire dans un contexte où l'on n'entend que la plainte des banquiers, des entrepreneurs, des boursicoteurs, bien peu celle de ceux qui travaillent et militent syndicalement.
Ta critique de l'atelier protégé n'est-elle pas cependant un peu excessive et contre productive ! C'est cette semaine la semaine des handicapés au travail et je ne pense pas que le fait d'organiser la production pour permettre à 500 personnes d'accéder au travail puisse être assimilé à l'esclavage moderne, ou alors travailler c'est être esclave. Je n'ai pas non plus, pour avoir fait de la formation dans cet atelier protégé, l'image d'une usine aux conditions de travail d'un autre âge. Ce que l'on va voir en revanche c'est que les salariés handicapés, comme tout les travailleurs fragiles dans l'entreprise (travailleurs âgés, peu qualifiés, isolés socialement...) vont être les premiers à trinquer.
Amicalement
Alain
Rédigé par : Alain Malault | 20 novembre 2008 à 09:20
Merci Patrick de tes contributions. J'ai reproduit ton commentaire en article. Ton coup de gueule est dur et sans nuance mais nécessaire dans un contexte où l'on n'entend que la plainte des banquiers, des entrepreneurs, des boursicoteurs, bien peu celle de ceux qui travaillent et militent syndicalement.
Ta critique de l'atelier protégé n'est-elle pas cependant un peu excessive et contre productive ! C'est cette semaine la semaine des handicapés au travail et je ne pense pas que le fait d'organiser la production pour permettre à 500 personnes d'accéder au travail puisse être assimilé à l'esclavage moderne, ou alors travailler c'est être esclave. Je n'ai pas non plus, pour avoir fait de la formation dans cet atelier protégé, l'image d'une usine aux conditions de travail d'un autre âge. Ce que l'on va voir en revanche c'est que les salariés handicapés, comme tout les travailleurs fragiles dans l'entreprise (travailleurs âgés, peu qualifiés, isolés socialement...) vont être les premiers à trinquer.
Amicalement
Alain
Rédigé par : Alain Malault | 20 novembre 2008 à 09:22