Il est sur la toile un autre blog "angle de vue" édité par "Naravas".Je vous conseille sa lecture régulière. Il propose un point de vue Africain sur la culture et l'actualité.
Que dit-il de la révolution Tunisienne ?
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Enfin la fresque de Laurent JASMIN, en l'honneur de Barack Obama part, pour un grand voyage, en 48 morceaux offerts à des enfants.
Dans 10 ans, nous la reverrons au complet.
La première phase du projet du Vivier d'art "Faisons un rêve" s'achevait le 10 Décembre à Rennes.
La fresque a visité des entreprises, des maisons, des écoles, elle a fait beaucoup parler et réfléchir sur la condition des noirs aux Etats-Unis, de la déportation à l'élection d’Obama.
Chronique vidéo d'une ultime soirée d'évocation, autour de Laurent JASMIN.
Trois nouveaux reportages vous attendent sur Histoires Ordinaires.
Ecoutez aussi l'interview de Michel Rouger, rédacteur en chef, sur Radio Alpha. Il dit tout sur l'ambition du projet.
Comme chaque année, Christian nous formule ses vœux profonds et inspirés
VŒUX CHRIST2011
envoyé par angledv. - Rencontrez plus de personnalités du web.
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Ils l'avaient promis, ils l'ont tenu : une nouvelle livraison d'HISTOIRES ORDINAIRES sur le site éponyme.
Et quelles histoires !
- les héroïque paysans de Nyumba Sita qui luttent pour préserver leur droit à travailler et vivre sur leurs terres que s'approprie une multi nationale de l'Ethanol. Le cynisme à l'état barbare de ceux qui pour produire du carburant bio sont prêts à tout, même à tuer. Edifiant !
- La lutte pacifique, caméra au poing des enfants de Tijuana (Mexique) et de San Diego (USA)"pour briser les murs". Une belle histoire à laquelle n'est pas étrangère l'Université Rennes 2, grâce à la géniale énergie, du salle gamin Yvon Guillon.
- Les 7 vies d'un irréductible Breton. Décidément qu'ils en viennent (salut Simon...) ou qu'ils y reviennent (Alexi l'irréductible), Brocéliande abrite de sacrès bonshommes.
- enfin, un film sur Le peintre cubain José Angel Vincench par Michel OGIER, l'invité d'Histoires Ordinaires.
Alors vite, en ligne sur histoiresordinaires.fr. A lire, à voir à découvrir "des femmes et des hommes qui améliorent de mille façons notre foutue condition humaine".
La semaine dernière j'ai participé à la mise en ligne de la première édition d'Histoires Ordinaires. Nous avons ventilé la première newsletter d'annonce à prés de 1500 correspondants. Nous leur faisons confiance pour amorcer et déployer une chaîne de diffusion.
Lancer un média est donc si facile ? Et l'on capitaliserait comme ça, quelques mails plus loin, un lectorat impressionnant, qui bien sûr n'attendais que nous ? Il n'en est rien bien sûr. Voilà quelques années que je m'entête à partager mes "Angle de vue, angles de vies", avec un nombre incertain et finalement bien limité de lecteurs (mais de qualité, merci à toutes et tous). Je sais qu'il ne suffit pas de publier pour être lu... Mais rien ne me fera arrêter ?!
Sans doute faut-il donc être un peu cinglé pour passer du temps, de l'énergie, s'emporter, s'enthousiasmer, s'exposer aux critiques avec l'ambition - utopique - de donner la parole et de rendre visible "des hommes et des femmes qui améliorent de mille façons notre foutue condition humaine ; des anonymes, qui étonnent par leurs passions et leurs convictions ; des militants, des citoyens, des artistes, entrepreneurs, travailleurs... qui résistent, imaginent, restent debout et solidaires face aux brutalités et au sentiment d'impuissance du temps".
C'est là le projet éditorial dont nous a convaincu Michel ROUGER. Et nous partageons cette utopie avec Marianne DIVET (la trop rare chroniqueuse littéraire d'ADVDV), Marie Clarisse LUCAS, Alain THOMAS, Patrice MOYON, Alain RISSEL et Christophe LEMOINE : quatre journalistes et quatre non journalistes qui allient leurs plaisir d'écrire et de témoigner, dans une aventure à partager largement.
J'ai donc rejoint une bande de 7 autres furieuses et furieux qui s'entêteront - longtemps je vous le parie - à jeter des bouteilles à la mer, sur internet.
Michel ROUGER, Marie-Anne DIVET, Alain JAUNAULT, Christophe LEMOINE, Marie-Clarisse LUCAS, Patrice MOYON, Alain RISSEL, Alain THOMAS, vous invitent à découvrir le site de reportages histoiresordinaires.fr.
Nous sommes huit journalistes et non-journalistes et nous voulons sur ce site parler du monde d'aujourd'hui à travers ceux qui ne subissent pas les évènements mais les affrontent.
Nous vous invitons à nous rejoindre en participant à la diffusion d'histoiresordinaires.fr mais aussi à son contenu, ses reportages.
A la une : System Ali, les rappeurs juifs et arabes de Jaffa
Étouffée dans les médias par les mots de la guerre (Colonies/Mur/Roquettes/Bombes/Morts...), la voix des pacifistes d'Israël-Palestine n'est plus qu'un murmure. Mais elle résiste, envers et contre tout. Ainsi la voix des jeunes rappeurs, juifs et arabes, de System Ali, à Jaffa.
Voir aussi il y a 10 ans, la seconde intifada : photo reportage d'André Durand.
" Et nous, bétail conditionné pour faire des consommateurs esclavagistes, attendons anxieusement la fuite en avant que nous procurera notre prochaine piqûre de narcissisme. Notre belle planète balafrée continue de tourner. Quelqu’un quelque part fait de la musique, un autre écrit un poème, un enfant fait ses premiers pas, un vieil ami meurt avec une blague sur les lèvres. Des moments sacrés - de vieux jardiniers définissent à l’aube la topographie de l’appartenance au monde en observant le piqué des pigeons ; de vieux amants, qui se déshabillent à la lueur d’une bougie pour que la beauté les effleure avec douceur, donnent au temps la valeur des voyages lointains. «Beaucoup meurent trop tard et quelques-uns meurent trop tôt."
Il signe CC et vend sa "manche" avec un talent fou.
Il vous hèle, sur la dalle du Colombier d'un attentif : "Eh vous monsieur vous avez un petit air triste. Venez me voir, on peut parler." 45 ans, jovial, une gouaille d'emblée sympathique. Puis direct : "je fais la manche pour manger et payer mon hôtel, alors vous embêtez pas avec les pièces, j'accepte un ticket restaurant ou alors pas moins de 5 ou 10 €uros...." On se sent tout de suite minable, rapiat, tournant la pièce d'un Euro au bout des doigts dans le fond de la poche. Alors, psychologue, il pousse l'estocade, doucement, précisément brandissant ses petits papiers de toutes les couleurs. Des poèmes manuscrits et photocopiés "Des petits trucs" que j'écris ; à vous, j'en donne deux." Dans ma pochette de veste, j'ai un billet de dix Euros, j'hésite encore. " j'ai de la monnaie, pas de problème". Un génie de la vente ce gars. Tant de talent ça se paye non. Je lui ai laissé le billet. On s'est quitté heureux, lui d'avoir réussi sa vente, moi de ne pas avoir eu l'impression de faire la charité. Un bon deal.
Et puis j'ai lu ses quatre poèmes sur papier couleur.
Pas SDF, mais sans destin.
Vous les sans destin êtes-vous clandestins.
Voyez, j'ai du papier,
Avez-vous des papiers ?
Je ne cherche pas à vous effrayer,
Vous les clandestins du
"Je n'ai pas le temps".
Savez-vous que le destin prend son temps
Exister ! C'est vivre son temps
CC
Âme sans acte,
Délivrance sans remontrance.
J'étais en trance.
Amertume sans lune,
Brume sans dune.
Nous sommes en rupture.
La rue est un désert où
Multitude de transparents
S'évitent, par peur d'être amants.
De leur propre ignorance.
CC
Dans le tourment, rugissantes, démontées
Vagues après vagues, je t'ai perdue.
Tu as disparu dans cet abîme sans espoir de retour.
Que de souffrances, de blessures
Vieilles comme le premier océan inondant
Le monde de fausses guérisons.
Je ne savais pas.
Mètre après mètre
Dans ces flots de désespoirs
Milliers de bouées m'ont été lancées.
Je ne voyais plus, sourd était devenu,
je me noyais.
Insensible à mon propre naufrage.
Hagard et sans âme
J'ai appris à nager d'iles en iles,
A la recherche de ce continent appelé
Pardon.
CC
Transfiguration
De ce sombre tunnel
J'en ai purgé ma peine
De cette lumière lointaine
J'en rêve de ne plus pouvoir
De ce profond sommeil
J'en attends mon réveil
De cette douleur constante
J'en pleure de ne pas en sourire
De vivre libre
J'en fait mon printemps
CC
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Nous l’avons accompagné ce matin pour son dernier voyage. Il s’appelait Francis Legarçon. Parti jeune du centre Bretagne pour fuir la misère rurale et fier de ses origines.
Un flic comme je les aime, de proximité, engagé
et apprécié dans sa ville (La Flèche) : il faisait parti depuis quelques
années du « conseil des sages » de la commune. Il avait l’âge d’avoir
fait la guerre d’Algérie et n’en tirait aucune gloire. Il avait commencé sa
carrière aux CRS dont il revendiquait d’abord le R de Républicain. C’était
aussi un syndicaliste CFDT engagé. A sa retraite il mettait volontiers, entre
deux parties de boule de fort, son savoir faire administratif aux services de
ceux qui ne se débrouillent pas avec l’administration… Un bon homme.
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Descente de l'interminable rue du Château, à Montparnasse,
en quête de mon hôtel (tout prêt de la gare paraît-il !). Les quelques tables
sur trottoir du bistro Russe Zakouski, barrent ma route. Ils sont quatre à
siroter leur vodka glacée. j'ai soudain faim de blinis. "Je peux manger
?". Le patron encadré dans la porte du minuscule établissement me la fait
titi parisien : "On va voir si madame est de bonne humeur ; ça devrait
le faire on s'entend bien en ce moment". bof !
Vite la conversation s'engage, plus intéressante. J'évoque les deux restaurants
russes de Rennes, disparus depuis plus de 15 ans. "Les
restaurants Russe il n'y en a plus beaucoup en province, il n'y a pas la
clientèle. Ici à Montparnasse, m'apprend-il, s'est installée la
communauté des Russes Blanc". Et Nicolas NOVIKOF, mon hôte, m' en
parle comme s'il avait lui même connu le Tsar. "Je vais écrire cette
histoire de mes grands parents et de toute la communauté J'ai tout dans la
tête. D'ailleurs voyez j'ai commencé" me prouve-t-il en brandissant le
premier feuillet de l'œuvre.
Un "cosaque" de la terrasse, venu remplir son verre de Vodka,
assure qu'il fera les illustrations. "La création artistique ça demande
d'y penser longtemps à l'avance, lance-t-il, scrutant en expert les murs
couverts de photos d'artistes de cabarets tziganes.
Nicolas Novikoff adore raconter sa vie. Une nouvelle tablée évoque avec
lui les "bonnes maisons Russes" où il a servi comme maître
d'hôtel. Sur les photos on recherche tels frères ou cousins d'une famille Russe,
célèbre dans le quartier.
Vous l'avez compris, la vrais passion de Nicolas Novikoff c'est l'écriture. Et
j'ai la surprise, en réglant ma note, d'une dédicace sur son premier opus
généreusement offert : "code pinal" sous-titré les mémoires d'une
braguette sentimentale. 601 article à ne mettre entre les mains de mes amies
féministes, qu'après moults précautions !
Vous ne serez peut être pas client de l'humour de Nicolas. Mais je vous
conseille sa table. Disons plutôt leur table. Car c'est le couple qui vous
reçoit généreusement. "Ma femme n'est pas Russe mais vous avez goûté,
on n'oublie pas sa cuisine non !" Je confirme.
Le Zakouski, 127 rue du Château, Paris 14°
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Voila longtemps qu'on en parlait, il l'a fait : mon ami Michel Rouger en étroite association avec Marie-Anne ouvre son blog et quel blog ! Sur "Babelloueb" ils feront partager leur vision sensible et engagée du monde.
En ouverture l'IRAN.
Michel et Marie-Anne reviennent d'un périple de trois semaines dans "l'empire du mal" (comme dirait Bush) qu'ils nous font découvrir sous un "angle de vue" bien différent. Une destination que proposent peu de voyagistes mais que nos blog-reporters recommandent sans hésitations.
De Téhéran "la Capitale dont la modernité semble narguer l'omniprésente propagande barbue", à Yadz, berceau du monothéisme, en passant par Persépolis et les ruines du palais d'Alexandre le Grand ; Shiraz, "capitale de la région de Cyrus, Darius, Xerxès et autres héros perses, patrie aussi du poète Saadi, qui ne sera jamais faite pour l'inhumanité islamiste" ; Ispahan "la cité dont la poésie enchante à toute heure" ; Quom la religieuse et ses "turbans partout, des blancs, des noirs, à pied, à mobylette".
En une centaine de photos ils surprennent des "angles de vies" d'iraniennes et Iraniens de tous âges avides de contacts, souriants, ouverts au monde...
Alors, sans attendre partagez ces moments ICI sur "Babelloued" ...Avant d'oser le voyage...
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Anne Alice nous informe de l'intéressant projet porté par son amie Emilie.
Peut-être influencée par les aventures de Tintin au Pérou, Emilie est depuis très jeune passionnée par ce pays. Cette passion s’est concrétisée il y trois ans et demi, lors d'un stage à Lima dans une association péruvienne, Yaycuy Camuy. Elle y a développé divers micros projets dans un quartier défavorisé de la capitale: tourisme alternatif, appui aux dirigeants communautaires, activités sociales avec les enfants et les adolescents.
Les amitiés qu'elle a noué lors de ce premier séjour, l’amour pour ce pays l’ont conduite à retourner les deux étés suivants à Lima. Elle y a trouvé la matière pour son mémoire de Master I sur les mouvements sociaux au Pérou. Elle a étudié le système de restaurants communautaires, un système de solidarité péruvien, en se basant sur une méthodologie de recherche-action (Investigación-Acción) afin de mettre le résultat de ses recherches au service de la communauté.
Emilie est aujourd’hui diplômée d’un double Master de Relations Internationales et de Théories du Développement de la Sorbonne. Elle a entrepris cette année l’apprentissage du Quechua à l’INALCO (Institut Nationales des Langues et Civilisation Orientales), à Paris. Le Quechua est langue officielle au Pérou, au même titre que l’Espagnol. C’est une langue précolombienne qui est aujourd’hui parlée par 6 millions de locuteurs dans les pays andins ; Bolivie, Pérou et Equateur, et également en Argentine, Chili et Colombie.
De ces années d'engagement et d'études sur le terrain Emilie tire une interrogation : Peut-on se développer sans une base culturelle, une identité dont on est fier ? Elle répond par son projet intitulé Kayhinam Llaqtay (en Quechuan) qui signifie " Ainsi est ma terre".
Dans les quartiers populaires péruviens, les enfants des migrants andins ont souvent honte de la culture de leurs ancêtres. Avec ce projet, Emilie veut leur offrir des lendemains meilleurs en leur apprenant à être fiers de leur passé et de leur présent.
La culture péruvienne est riche en traditions : danses, cuisine, art du tricot, littérature orale… Pourtant, au Pérou les connaissances populaires sont largement méprisées, y compris par leurs représentants directs.
Ainsi, sur une base volontaire, des adolescents seront formés comme « chercheurs sociaux » pour (re)découvrir les contes, chants et poèmes de leur propre communauté.
Si vous voulez soutenir ce projet apprenez en plus en consultant le site Kayhinam Llaqtay et contactez Emilie.
Nous avions passé un chaleureux et amical moment avec Hameed NASSER lors des fêtes de Noël 2008. C'est avec un grand intérêt que nou apprenons la parution aux éditions Hoëbek de son livre "Revoir Bagdad", co écrit avec Alain Dugrand .
En 2002, Hameed Nasser devient "fixeur" auprès des journalistes et reporters francophones en Irak. Au printemps 2003, il fuit son pays peu avant l'intervention américaine et s'installe à Paris. Etudiant en Sciences Politique il a multiplié toutes ces années d'exile les allers et retours entre Paris et l'Irak pour l'ONG International Crisis Group.
Revoir Bagdad est le récit autobiographique d'un jeune Irakien. C'est aussi l'autobiographie d'un pays, le quotidien d'une population soumise depuis trente ans à la dictature, aux guerres successives, à l'embargo, aux déchirements religieux. Quelle peut être la vie d'un enfant qui n'a connu que la guerre? Comment peut-il grandir, étudier, tomber amoureux?
Ecoutez le podcast de l'émission de France culture "Cosmopolitaine"
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Voici deux photos à 30 ans d'intervalle, retrouvée au hasard des albums familiaux
Mon père, trés jeune tel qu'il m'apparaissait(j'avais 3 ou 4 ans), impressionnant et bon vivant, dans l'atelier de la teinturerie de mon grand père (place Saint Jean au Mans).
Ma mère (et mon père caché) au comptoir de leur pressing (rue du port à Lorient), peu d'années avant leur retraite.
Voir les autres posts de la série "né dans un pressing"
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Samedi dernier nous avons mis l’appareil photo en berne. L’événement était pourtant de toute première importance : nous étions plusieurs centaines à accompagner pour son dernier voyage notre très chère amie Catherine. Pas un seul cliché, pas la moindre séquence mémorielle captés par les innombrables mobiles multimédia restés au fond des poches.
Des photos et des films de voyages en la compagnie de
Catherine et de nos fraternelles communautés nous en avons pourtant tellement
tirées de fortes et de réjouissantes ! Elles sont aujourd’hui de
formidables antidotes à l’absence… (à voir sur le Blog Catherine - amour majuscule)
Pour l’amateur, la photo est une activité joyeuse, démonstrative et intrusive, donc totalement inapte à rendre compte de ses drames, de sa peine. Seuls l’artiste par son geste construit, pensé, senti et essentiel, ou le reporter, par sa mission et sa position externe, peuvent capter l’émotion et la vérité de ces instants, faire œuvre de mémoire visuelle.
Et voulons nous nous souvenir de la mort… garder l’image de notre peine ?
Il ne restera donc pas d’image, pas plus que de sons des vibrants instants de ton départ Catherine, sauf en nos cerveaux éphémères. Mais, reproductibles à l’envie sur papier et mémoire virtuelle, le formidable poème / cri d’amour de Gildas et les articles de la déclaration des « droits de l’homme »…
Un livre d'or virtuel pour Catherine sur http://amourmajuscule.blogspot.com/
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Dans ma série "pressings du monde" (cf. j'ai grandi dans un pressing) en voici un découvert à Goa.
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En cette soirée de fête de la musique. l'envie de chanter m'est venue et de partager avec vous cet assez bon conseil du grand Georges Téléchargement Mourir pour des idées 1
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En utilisant sans vergogne la belle photo et le beau texte de Khalil GIBRAN que m'adresse Marie-Anne pour fêter le printemps, je vous offre à tous mes meilleurs vœux de printemps (et ceux de Marie-Anne, notre irremplaçable chroniqueuse littéraire).
A la fin de l’année universitaire, fin Mai, à Rennes, un étudiant d’une vingtaine d’années s’est donné la mort.C’était à l’issue « du Grand Oral », épreuve mythique clôturant le cycle des études dans un de ces instituts, fleurons de l’université française, qui préparent l’élite des cadres de la nation et des grandes entreprises. Cela intervenait au cours d’une longue et épuisante série d’examens, à l’issue d’une année au contenu très dense, resserrée sur 6 mois effectifs de cours. Rien que de très habituel vous diront tous ceux qui sont attachés à ne pas brader le prestigieux diplôme, sésame de belles carrières.
Il y eut, au cours de cette année, une autre tentative de suicide d'une étudiante de l'institut, sans parler des interruptions d’études pour dépression… Trop fragiles, pas prêts à affronter le stress inhérent aux responsabilités auxquelles on les prépare, problèmes personnels… Explications convenues données par ceux pour qui suicide et dépression ne peuvent-être que le symptôme de faiblesses et d’inadaptations individuelles. Ces jeunes en ont pourtant vu d’autres, non ! Pour une bonne part d’entre eux ils ont connu d’abord une à deux années de « prépa », ces établissements « formidables » où, à l’issue du lycée « trop laxiste », se forgent des tempéraments bien trempés, capables de résister aux cadences de bachotages infernaux, 7 jours sur 7, 15 heures par jours… Cherchez l’erreur !!!
Encore sous le choc de ce triste événement rapporté par de jeunes amis, très affectés du décès de leur collègue, je lis un article paru dans le magazine « les Echos. Il fait le point sur la situation des salariés du centre de recherche de RENAULT à Guyancourt. On se souvient des suicides en série de cadres et d’ingénieurs qui ont, à plusieurs reprises, défrayé la chronique. Pour garder à Renault sa place de leader mondial de l’automobile, le centre de recherche est soumis à des objectifs drastiques de réalisation de projets, dans des délais de plus en plus resserrés. Les techniciens et ingénieurs vivent sous stress, dans une organisation floue et complexe où ils doivent rendre compte à une multitude de responsables eux-mêmes sous pression. L’article des Echos décrit bien le processus de désagrégation des collectifs de travail qui laisse l’individu seul, de plus en plus fragilisé par des doses croissantes de stress... Malgré leur intégration de la forte culture maison et leur attachement aux résultats de l’entreprise, les organisations syndicales ont réagi et tenu tête à une direction qui, après avoir essayé de minimiser et de personnaliser ces évènements, a du admettre de réinterroger les modes de management, sans remettre cependant en cause les objectifs…
Mais revenons à l’institut. Dès le lendemain de l’incinération du jeune homme auquel tous les camarades de promo ont assisté dans un silence pesant, le calendrier des examens reprenait son cours inexorable. Il y eut quelques réactions individuelles courageuses d’étudiants ou de parents à l’égard d’une direction qui semble surtout soucieuse de maintenir la réputation de l’école ; mais aucune interrogation collective relayée par des organisations politiques ou syndicales, ni au niveau des étudiants, encore moins des enseignants !
C’est là, disais-je, que l’on forme les futurs responsables politiques et les cadres des institutions et grandes entreprises publiques et privées, les futurs responsables d’organisations internationales ou d’ONG. Alors attention ! ne dit-on pas - enfin quelques psychologues compassionnels - qu’un individu reproduit immanquablement les actes de maltraitance dont il a été victime! Les salariés de Guyancourt apprécieront !
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Faisant un tour ce matin sur le blog pour vérifier mes compteurs de lecteurs, mon attention est attirée par un titre sur le "Widget de Libération" (voir dans la colonne de droite...) : "Borloo annonce des éthylotests dans tous les débits de boisson". Bizarre, cela me rappelle quelque chose.
Voila plus d'une vingtaine d'année déjà que la salutaire idée de Mr. Borloo (un connaisseur en prévention de l'alcoolisme dit la rumeur...) a fait des ravages dans tous les "rades" de Lorient à Brest en passant par Douarnenez. Un loueur de jeux d'arcades n'avait-il pas pris une formidable initiative de santé publique en proposant l'installation dans tous les débits de boissons où il laissait ses machines, de superbes éthylotests muraux, illuminés et décorés façon "flipper".
Je garde le souvenir ému des défis lancés à la machine par les joyeuses bandes de "pen sardinn" en goguette : 80, 90, 120,180... le champion du monde de l'éthylotest a encore gagné... Trop fort !.. et une tournée pour tout le monde... Bon d'accord, je vous parle d'un temps !..
Au fait,j'attends avec amusement les commentaires des ligues de pisses-froids et culs bénis de tout acabit : "pourquoi persistez-vous à faire passer les bretons pour des alcoolos irresponsables ? ou encore "peut-on rire de tout, et inciter la jeunesse à boire !" et le déficit de la sécu, vous y pensez...
Que l'on se rassure, la préfecture a rapidement conseillé aux tenanciers de retirer les "ethylo-flippers" ; quant aux petits bistrots en Bretagne et leurs "piliers rigolards" on en trouvera bientôt plus que dans les éco-musés !
Il y a un an, le 5 mars 2007, un groupe de 307 cinéastes présentait leur nouveau film* : 16 enfants, filmés en gros plan, lisaient le texte qu'ils avaient écrit : « Laissez-nous grandir ici ! »
En un an, ce petit film a été vu par plusieurs centaines de milliers de personnes, en salle et sur internet ; le texte des enfants a été soussigné par près de 110.000 personnes**; il a eu une audience internationale grâce aux 15 versions sous-titrées, dont beaucoup de traductions proposées spontanément au RESF.
En un an aussi, 3 de ces enfants ont eu la joie de voir leur famille régularisée ; mais l'une a dû subir une nouvelle fois la menace de cette nouvelle « invitation » à quitter la France : l'OQTF. Les autres continuent de vivre avec la peur dans une clandestinité subie.
En un an, 2 des cinéastes ont été confrontés à l'horreur d'une expulsion par avion, ont osé protester et dire leur solidarité, ce qui a valu à l'un d'entre eux d'être débarqué et retenu en garde-à-vue.
En un an, un nouveau ministre, à la tête d'une administration tentaculaire, impose une politique du chiffre dont on ne compte plus les dégâts : au-delà de chaque drame humain derrière les 25.000 expulsions, combien d'enfants expulsés avec leurs parents ? combien de familles explosées après l'expulsion d'un parent ? combien de défénestrations, mutilations et tentatives de suicide dans les « Centres de Rétention » ? ? Et combien de blessures invisibles, infligées par cette peur sourde et ces humiliations quotidiennes, blessures dont les dégâts se révéleront sans aucun doute à long terme, aussi bien chez ces enfants que chez leurs petits camarades de classe en sursis ?
En un an, aussi, cette politique brutale a provoqué jour après jour et dans tous les coins de France des situations tellement dramatiques et absurdes que de plus en plus de citoyens, ici et en Europe, ouvrent les yeux et osent s'y opposer, chacun selon ses talents et possibilités. Ce mouvement sera-t-il assez fort pour renverser la tendance ?
? Faites signer les pétitions du RESF : http://resf.info/petitions
? Recevez les alertes par mail et intervenez auprès du ministre ou des préfets : http://resf.info/resf.info
? Rejoignez le RESF : http://resf.info/contacts
et participez aux initiatives des collectifs locaux
? Rendez-vous le lundi 7 avril à 19h pour une projection de ce film à la Cartoucherie de Vincennes, pas loin du Centre de Rétention, à l'occasion d'une lecture à plusieurs voix, autour de la troupe du théâtre du Soleil, des lettres adressées à Hortefeux dans le cadre de la campagne RESF "La vie plutôt que les chiffres".
? Rendez-vous le Vendredi 11 avril à 20h30, au Théâtre de la Colline, Paris 20°, pour la sortie du livre "La chasse aux enfants" réalisé par M.Benasayag / Angélique Del Rey et le groupe RESF/Miroir
____
Pour la cinquième année j'assurerai l'animation de la journées consacrée "au monde du travail au cinéma" organisée par "l'ISSTO de Rennes, en collaboration avec l'association Clair Obscur, .
Le thème de cette année : la santé mentale au travail.
La matinée sera consacrée au film documentaire de Marc Antoine Roudil et Sophie Bruneau, "Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés" : chaque semaine, dans trois hôpitaux publics de la région parisienne, une psychologue et deux médecins reçoivent des hommes et des femmes malades de leur travail..
L'après midi, débat autour du film "Sauf le Respect que je vous dois" de Fabienne Godet. A quarante ans François a tout pour être heureux... mais un tragique évènement au sein de son entreprise va remettre en question les principes qui régissaient sa vie...
A l'issue de la projection de chaque film j'animerai un débat réunissant des acteurs et experts du monde du travail : syndicalistes, médecins, juges, directeur du travail, chercheurs, universtaires...
Le soir, en projection ouverte au grand public, présentation du film de Lars Von Trier "Le Direktor".
Rendez-vous à l'auditorium le Tambour, Université Rennes2, Place du recteur Le Moal à Rennes
Pour plus d'informations allez sur le site de l'Université de Haute Bretagne, ou celui de Clair Obscur
Les rencontres récentes de deux proches, empressés d'avoir mon avis ou de m’associer à leur business, apportent un éclairage inquiétant sur le monde du travail et les rapports sociaux tels qu'ils sont entrain de se structurer, ou plutôt se déstructurer.
Un point commun entre mes deux interlocuteurs : l'un comme l'autre se débattent depuis plusieurs années dans des galères professionnelles et ont toujours cherché, coute que coute, à travailler pour s'en sortir. L'un à un passé de commercial, l'autre une grande expérience de chef de rang dans la restauration. Ils ont tous les deux dépassé l’âge de 45 ans, étape critique dans leur profession quand on n’a pas stabilisé son emploi.
Le commercial vient partager avec moi la superbe opportunité, qui va faire de lui enfin un "winner", chef de sa petite entreprise, sans patron sur le dos, organisant son temps comme il le veut... Avec des gains très confortables.
- « 5000 € par mois... De quoi assouvir ma passion pour le bateau, glisse-t-il d’un air entendu. Pourquoi ne proposerais-tu pas cette opportunité à tes relations ou clients.
Tout de suite, à ses premières explications, je vois venir le coup de la "vente pyramidale" et je tente gentiment d'esquiver le débat, pressentant quelques désaccords de fond, de nature à gâter la relation.
Mais rien n'y fait et jusqu'au bout il va me délivrer son message :
- Je suis devenu attaché commercial d'un "opérateur privé de téléphonie" américain, de niveau mondial, concurrent de Orange, France Télécom. Bientôt nous proposerons des télécommunications sur mobiles, l'accès à ADSL... Donc j’ai créé mon entreprise commerciale et recrute des "VDI (vendeur à domicile indépendant). Tu dois bien connaître ce statut bien sûr !.… Le business n’a rien à voir, m’assure-t-il, avec la vente de produits de beauté ou d'entretien qu'il faut acheter et qui sont impossibles à vendre... Non. Là, le produit est immatériel, pas de stocks que vous devez payer d’avance et qui vous restent sur les bras... »
- Ah bon ça existe ! tentais-je, faussement étonné.
- Et puis, c'est vraiment une bonne affaire pour le client, 30 % d'économie garantie sur toutes ses consommations téléphoniques. J’en ai d’ailleurs fait profiter ma propre mère… »
Au bout d'une demi-heure à écouter son argumentaire, j'interromps le débit et assène ma sentence : « Autant te le dire simplement, je suis très opposé à ces modes de recrutement ».
Bien sûr il s'étonne des arguments éthiques, voire politiques que j’avance : me rappelle ses engagements sociaux personnels dont je connais l’efficacité et la sincérité. Il m’accorde, bien sûr, que les exemples (nombreux) que je prends de petites gens abusées par les techniques d'influences que mettent en œuvre ces sociétés de ‘marketing relationnels’ sont troublants. Il m’assure qu’il fait, lui, particulièrement attention de ne pas proposer le deal à des personnes qu'il sent fragiles.
Il reconnaît quan même, du bout des lèvres, que l'affaire coûte 500 € au départ pour le postulant vendeur.
- « Et si j’ai bien compris, ajoutais-je, pas question de se rembourser sur les produits stockés, puisque qu'ils vendent de l'immatériel !!! » .
Il faudra encore un long temps de discussion pour que mon "opérateur de téléphonie" admette que 80 % des vendeurs recrutés ne dépassent pas les 3 mois d'activité et que la plupart ne rentrent pas dans leur frais d'admission...
- Mais au fait comment gagne-t-on sa rémunération ? Ai-je fini par lui demander.
- Sur les communications téléphoniques bien sûr. Au début, moi j'ai fait une quarantaine d'abonnés et je touche chaque mois depuis une commission sur leur abonnement.
- Combien, insistai-je ?
- Ben c'est… 4 € par mois et par abonnement.
- Donc tu gagnes 160 € par mois !
- Non bien sûr, moi je touche sur mon équipe, je vise à être à la tête d’une chaîne de près de 1000 vendeurs dont j’impulse le parrainage...
- Si je comprends bien les 5000 € ce n'est pas en vendant du téléphone que tu les gagnes, mais en recrutant d'autres vendeurs, en somme en vendant 500 € le droit de devenir vendeur... C'est bien ça Non !
- Oui, je touche un commission sur la chaîne des vendeurs... C'est toujours comme ça dans le commerce quand on est chef vendeur on est commissionné sur les ventes des vendeurs, tu le sais bien.
- Sur les ventes, d’accord. Mais dans ton cas c'est essentiellement quand les vendeurs ont réussi à parrainer d'autres vendeurs que tu es payé… Le fait qu’ils aient vendu beaucoup d'abonnements téléphoniques me semble entrer assez peu en ligne de compte.
Bien sûr je ne l'ai pas convaincu. Il m'a cependant beaucoup remercié de ma franchise et assuré qu’il pensera à notre discussion à chaque fois qu'il recrutera un nouveau vendeur. « D'ailleurs, conclue-t-il, si je ne veillais pas scrupuleusement à la qualité des parrainages, tu sais, je gagnerais encore beaucoup mieux sa vie. Il y a des collègues qui gagnent 3 à 4 fois plus que moi, mais ils sont sans doute moins regardant ! (sic) »...
Mon interlocuteur est certainement parti déçu que je ne lui ouvre pas mon carnet d'adresse : ne m'avait-il pas dit au début de notre entretien que « son business était très prospère mais qu'il devait maintenant, après avoir exploité les prospects chauds - autrement dit ses relations les plus proches, puis les relations les plus proches des plus proches etc…- s'organiser pour taper dans le froid ! »
Mon second visiteur est un professionnel qualifié de la restauration, chef de rang ayant travaillé dans de grandes maisons. A quarante cinq ans il a connu une série d'accidents de parcours qui le contraignent depuis quelques temps aux emplois précaires. Il travaille très régulièrement sur des missions d'extras en restaurants traditionnels et avec une société de service traiteur, organisateur de réceptions.
Au départ, il réalisait ces missions dans le cadre d'un groupement d'employeur de l'hôtellerie restauration vers lequel l'ANPE l'avait orienté. Mais, travaillant de plus en plus régulièrement pour le même employeur, le groupement ne pouvait plus être le support de son contrat de travail.
La société de traiteur lui a alors proposé d'abandonner le statut salarié et de se déclarer en micro entreprise : " les charges sociales dans ce cas sont moins élevées, vous aurez ainsi de meilleurs revenus " argumenta son employeur ». Mon ami m’avait alors consulté pour savoir si la proposition était bonne. Je l’alertais des risques de baisse de protection sociale et surtout de la perte des allocations de chômage en cas de rupture d’activité. Mais je ne l'ai pas convaincu et il accepta la proposition. Il travaille depuis plusieurs mois en total « free lance », sous traitant d'un unique donneur d'ordre.
La semaine dernière il m'appelle et m'annonce que tout va bien pour lui, qu'il travaille beaucoup et en confiance avec la société dont il est le sous-traitant et qu'il vient d'avoir une idée pour aller plus loin. Il veut m'en parler directement pour avoir mon avis. Deux jours plus tard nous déjeunons ensemble :
- Tu sais que j'ai créé ma micro entreprise. la société de traiteur pour laquelle je travaille me confie de plus en plus l'encadrement des équipes d'extras que j’aide à recruter. J'ai réfléchi à une autre manière de travailler et ça les intéresse. La constitution des équipes et la gestion des contrats de travail est en effet pour eux une complication. Je leur propose donc de m'occuper de tout, en échange ils veulent bien me payer 4 à 5 Euros sur chaque heure de travail que réalise chaque membre de l'équipe que je mets à leur disposition... C'est intéressant, qu'en penses-tu ? Je pourrai enfin gagner correctement ma vie ! "
A nouveau je me retrouve dans le rôle de celui qui assène ses vérités et jugements moraux et va immanquablement casser le rêve.
- Cela s’apparente à de la location de main d'œuvre et c'est, me semble-t-il, interdit, sauf pour les entreprises d'intérim, statut strictement réglementé et soumis à la constitution d'une provision financière de garantie très élevée.
- Oui je sais, je me suis renseigné, mais ce n’est pas de l’intérim puisque nous appliquons le contrat d'extra (contrat d'usage en vigueur dans l'hôtellerie restauration)...
Notre conversation a duré longtemps sans que je parvienne vraiment à lui faire mesurer le risque d’une activité légalement « border line ». Et en supposant que ce soit légal, je m’étonnais de la faible rémunération du risque économique et contentieux de gestion du contrat de travail dont se débarrassait sur lui son donneur d’ordre... Et enfin, que penser de la relation biaisée qu'il allait développer vis à vis de ceux qu'il emploierait dans un tel contexte !...
Je ne l’ai pas convaincu, je le crains ! Avant de nous quitter, il m’a gentiment fait sentir que dans ma situation privilégiée, il était facile d’évoquer des considérations éthico-légales et de porter un regard, un rien moralisateur, sur ceux qui essayaient de travailler et de gagner correctement leur vie… N'a-t-il pas, hélas, raison sur ce point ?..
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Alberte et Ilija nous écrivent : "en attendant des jours meilleurs voici encore une pétition à signer des deux mains" Fiche pas mon pote Une prise de position contre les "statistiques Ethniques" déjà signée par prés de 60 000 personnes.
En ce qui me concerne c'est fait, Joelle aussi...Alors à vous Ici
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Marie-Anne nous rappelle qu'il existe à Rennes un formidable lieu de culture ouvert à tous, "Les Champs Libres" et partage son enthousiasme en évoquant la dernière conférence d'Axel Kahn.
Autrefois, en philo, nous apprenions que nous, les humains, nous étions des animaux pensants et c’est de là que part Axel Kahn : qu’est-ce qui fait que nous pouvons ajouter « pensant » à « animal » ?
Nous, les humains, pensons que nous sommes grandement différents des animaux : rien à voir, nous savons tellement de choses qu’ils ne maîtrisent pas ! Et pourtant, avec humour, une à une, le médecin philosophe les élimine ces différences: les savoir-faire techniques, les capacités d’apprentissage, les émotions, l’interdit de l’inceste, le langage etc. etc… Tout cela, constate Axel Kahn, nous le partageons avec les animaux depuis des millions d’années.
Alors devrait-on supprimer l’adjectif verbal « pensant » accolé à « animal » ?
Non, dit Axel Kahn, nous avons quelque chose qu’aucun animal ne possède, c’est la capacité d’anticipation. Connaître le passé, s’inscrire dans le présent, prévoir l’avenir et y réinscrire notre action, c’est le propre de l’humain et de lui seul.
Cette capacité nous ouvre à la conscience de nous-mêmes et élargit notre horizon. Nous nous situons dans l’espace et dans le temps, démultipliant nos possibilités de choix, nous permettant d’exercer notre liberté. Mais que serait-elle sans la responsabilité de soi et du monde. Je ne suis pas un simple « homo oeconomicus » tant que j’existe dans le regard de l’autre, mon miroir, et que je fais exister l’autre par mon regard, plein de respect et d’intérêt pour cet autre moi-même. C’est l’autre qui me donne mon humanité et c’est réciproque.
Nous sommes génétiquement programmés pour imiter, insiste Axel Kahn, comme les animaux. Alors, si nous voulons développer ce qui fait notre différence, il y a nécessité à être formé à aimer la Liberté, à douter et à se poser les questions pour donner de la valeur à nos actes.
A lire :
- L’homme, ce roseau pensant
- Copies conformes, le clonage en question
- Et l’homme dans tout ça ?
En butinant sur le web je tombe sur un blog homonyme et découvre des "angles de vue" ouverts et documentés sur l'Islam, aux antipodes de l'Islamisme.
L'auteur présente ainsi son travail : "Point de vue "africain" sur des questions de la culture et de l'actualité. Petit journal des idées de l'auteur. Les rêves et l'imagination d'un homme qui a vu sourire les étoiles et qui s'est promis de sentir le parfum de toutes les matinées embaumées."
suivez le lien vers "angles de vues"
Ce week end se tenait à Rennes l'assemblée générale de l'ADMR. L'Association pour l'Aide à Domicile en milieu Rural fêtait ses 60 ans. Une belle et jeune "vieille dame" emblématique du mouvement associatif qui a structuré le développement économique et social rural, en Bretagne, en transcendant les clivages politiques et sociaux.
Ce fut l'occasion pour les 400 participants de réfléchir et débattre à la relation bénévoles / professionnels au service d'un projet social et sociétal majeur. J'ai eu l'occasion de contribuer (à titre bénévole) à cet évènement en réalisant une courte vidéo d'introduction. Cinq anciens administrateurs bénévoles et salariés de l'ADMR activent leur "mémoire vive". Cinq "angles de vie" lumineux.
Quoi de plus délicieux, entre la plage et l'apéritif du soir, qu'une heure, dans son hamac, en compagnie de Michel ONFRAY.
Comme tous les ans France Culture diffuse les conférences du "contre philosophe" à l'Université populaire de Caen.
Cette année il propose une histoire de la pensée politique de la première moitié du XIX° siècle sous-titrée « L'eudémonisme social ». Il nous offre là des clés de lecture vivifiantes pour mettre un peu d'ordre (ou de salutaire désordre...) dans nos pensées et nos référents idéologiques.
Et si vous ne voulez pas vous astreindre à ce rendez-vous quotidien (quoi de plus naturel en vacances que de refuser l'impératif horaire...) allez sur les pages qui lui sont consacrées sur le site de France culture. Vous pourrez y écouter à votre guise toutes ses conférences depuis 5 ans.
Autant le politique Onfray a le don de m'agacer, autant l'intellectuel érudit et critique, le conférencier brillant et pédagogue, m'aère et me libère l'esprit... Et vous ?
Pour mieux connaître Michel ONFRAY :
- cet interview paru dans l'Humanité, sur son projet d'Université Populaire
- cet article sur le blog des rédateurs de Politis : sur sa volte-face politique, de José Bové à Olivier Besancenot, lors de la campagne présidentielle de 2007.
- enfin le dossier de Wikipedia : sa biographie et sa bibliographie.
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Nous ne nous étions pas revus depuis bientôt quatre ans. Pourtant Lorient et Saint Malo ne sont pas éloignés. Mais l'un et l'autre n'avons pas le sens du temps qui passe, vivons pleinement nos vies et croyons à l'éternité de l'amitié. Ainsi arrive-t-il que nous nous perdions de vue quelque temps – longtemps parfois - pour réapparaître à l'autre, soudain, sans prévenir, parce que c'est important, parce que nous en avons l'envie, parce que bien des choses se sont passées et qu'il est temps d'en parler.
Cette fois-ci c'est en "étonnant voyageur" que me revient Gildas avec Marie Claude, sa douce compagne et si efficace collaboratrice de création. Deux actualités les amènent au festival Malouin : d’abord l'opportunité offerte de promouvoir, sur le stand d’un libraire, son roman, "Les échos du Golfe" ; ensuite sa participation au documentaire consacré au conteur Lucien GOURONG, "le passeur de mémoire », présenté au cinéma Vauban, par ses auteurs Stéphanie VALLOATTO et Cyril BLANC.
À propos de film, c’est un long-métrage qu’il faudra, un jour, consacrer à la vie si forte de Gildas TREVETIN.
Nous avions vingt ans quand nous nous sommes connus. J'étais animateur culturel et j'assistais Lucien GOURONG pour l'organisation du premier festival d'Art Populaire Breton de Lanester. Intrépide, sur son fauteuil roulant, Gildas était de la partie : membre du comité d'organisation, présent à tous les évènements, avide de connaître, de comprendre, de rencontrer les artistes (Alan STIVELL, voisin de sa maison d’enfance à Langonet…) et surtout de voir et d'entendre les écrivains Breton au cabaret littéraire : Yvon LE MEN, Youenn GUERNIC, Per JAKEZ HELIAS ou XAVIER GRALL.
Déjà une double passion pour l'écriture et la vie sociale, économique et culturelle en Bretagne animait Gildas. Plus, bien sûr, son combat de tous les instants pour dépasser son terrible handicap, changer le regard compassionnel, tuer dans l’œuf toute tentative « charitable » des bonnes âmes toujours prêtes à finir ses phrases en n’ayant rien compris, effrayées à la moindre acrobatie dont le gaillard a le secret. Un combat pour l’autonomie, gagné cent fois et de quelle manière, mais à toujours recommencer.
Pour comprendre l'itinéraire de l'écrivain Gildas TREVETIN et mesurer ce que représente la parution de son premier livre, lisons ce qu'a écrit Jacqueline GETAIN-JACOB, la fille de l'institutrice qui, par hasard, découvrit, que le petit IMC du fond de la classe "n'était pas idiot" :
" Gildas et notre famille, c’est une belle histoire, Alors qu’il était enfant, il était hospitalisé à KERPAPE (appelé sanatorium à l’époque), où il était considéré comme un enfant idiot, car on ne comprenait rien de ce qu’il disait, et il était grabataire.
Ma mère était institutrice à Kerpape, elle faisait classe dans les salles communes aux enfants qui ne pouvaient se déplacer, et Gildas était là, dans un coin, car on ne savait où le mettre pendant ces activités qui ne le concernaient pas. Jusqu’au jour où...jusqu’au jour où ma mère s’est aperçue qu’il suivait la classe et savait déchiffrer ce qu’elle avait écrit au tableau. Il suffisait de l’écouter et de faire l’effort de le comprendre. Il avait 8 ans.
Ce fut une révélation, suivie d’un branle bas de combat dans notre famille. Mon père, instit aussi et bricoleur, fit des essais avec le menuisier de Kerpape pour adapter un cache en bois sur une machine à écrire mécanique afin qu’il puisse écrire. Cela n’a pas donné grand chose. Il devait utiliser une barre de fer pour essayer de viser dans les trous, et cela prenait un temps infini pour un piètre résultat.
Mais de ce jour Gildas n’a eu de cesse de lire, d’apprendre et de se cultiver. Tout l’intéressait. Il dit souvent que ma mère est sa vraie mère. En tous cas grâce à elle c’est une véritable naissance à l’esprit qui s’est opérée. Il lui en voue une gratitude éternelle qui, depuis son décès, s’est reportée sur nous, ses enfants. Ce n’est pas notre frère de lait, mais notre frère en intelligence."
Dans ses romans – « Les échos du golfe » est le troisième qu'il a écrit, le premier publié - Gildas TREVETIN "cherche à allier le romanesque à l'action militante ». L’auteur fait preuve d’une imagination débordante et souvent d’humour. Il nous fait partager, presque à chaque ligne, ses convictions politiques : Gildas est engagé depuis longtemps à l’UDB (Union Démocratique Bretonne dont il a été l’élu de LANESTER, dans la liste d’union de la gauche conduite par le maire communiste, Jean MAURICE.
Son récit est foisonnant d’informations économiques et sociales, de références historiques, de descriptions géographiques, voire touristiques. Il échafaude son roman sur un travail précis d’enquête et de documentation : il s’est longuement rendu sur les sites de Bretagne où il fait vivre ses personnages ; il a lu une somme d’ouvrage de référence.
Le style est clair, vif, même si parfois Gildas se permet quelques figures de style hasardeuses…Toujours son tempérament d’acrobate ! En fait Gildas TREVETIN est un conteur, il nous raconte des histoires qu’il invente à mesure. Plutôt il les raconte à Marie-Claude, sa compagne, qui transcrit le récit avec son traitement de texte. Elle en frappe des pages, Marie Claude, à deux doigts, de sa main difficile !
Gildas, en effet, ne peut écrire lui-même. Ses bras, ses mains dont il doit maîtriser le désordre, ne parviennent pas à suivre la rapidité de sa pensée débridée. Marie-Claude, si ! L’œuvre de Gildas naît grâce à l’écoute de Marie-Claude ! Il est incroyable ce couple qui depuis bientôt trente ans se raconte des histoires – pour mieux nous les conter - avec le même bonheur.
Jamais arrêtés, Gildas et Marie-Claude sont en enquête pour le prochain opus. Le Roman se déroulera, nous dit-on, à Pont-Aven, on y parlera beaucoup de peinture, des œuvres de Sérusier, perdues à la Mairie de Langonet, des peintres de Nizon…Et sans doute aussi d’amour, d’argent mal gagné, de générosité héroïque, en Bretagne Ouest. Tout l’univers de Gildas TREVETIN, mon vieux pote qui m’a appris à écouter ceux que je ne comprenais pas du premier coup – « demande moi répéter, ne fais pas semblant de comprendre » - et aussi à ralentir mon rythme, mais ça c'est encore loin d'être acquis !
Je vous conseille bien sur de lire et d'acheter "Les échos du Golfe" : Chez Amazone, ou chez AbeBooks. Voir aussi sur commande chez COOP BREIZH et bien sûr à la librairie Le Grenier à Dinan
Mes "angles passions" sont concacrés à ceux qui gardent intacts au fond de leur cœurs leurs rêves et désirs d'enfance et surtout restent mobilisés pour les réaliser. Finalement, autour de moi, je connais beaucoup de ces passionnés, passionnants et ils alimentent déjà, et surtout alimenteront de plus en plus, les colonnes du blog. Pour relire ou visionner les "angles passions" suivre ce lien.
JEAN CLAUDE est un de ces passionnés et, sans doute, celui qui m'a le plus étonné tout au long de nos trente années d'amitié. Sans relâche, tous les deux ou trois ans, il accroche un rêve à son chapeau et n'a de cesse de lui donner vie. Je l'ai connu comédien, maquettiste, jardinier extraordinaire, motard magnifique, accrocheur de lumière, vidéaste, archer, releveur de murets, bâtisseur de maison, cerf volantiste... Toujours ludique, joueur "pour de vrais", sérieux dans le plaisir...Et inlassablement soutenu par Martine sa compagne qui n'est pas la moins joueuse des deux.
Sa dernière passion, il la nourissait depuis déjà quelques années, passant des heures entières sur "flight simulator". Son bureau était envahi de cartes de vol, de cours de navigation aérienne. Ils nous embarquait parfois pour de longues routes vers New York, Shanghai, ou plus prés, nous initiait à l'atterrisage à vue sur Lorient, Nantes... On s'y croyait... Mais, nous le sentions confusément, il nous couvait quelque chose d'ENORME.
Il y eut donc ce jour où il nous adressa, par mail, des photos de drôles d'engins volants. Nous sûmes rapidement qu'il apprenait à piloter du coté de Chateaubriand, sa ville natale. Ainsi ses maquettes de planneurs, puis ses avions télécommandés, ses énormes cerfs volants /ailes volantes avec lesquel il terrorisait les grands mères de la plage de Rochebonne, n'étaient que les prémices de son rêve d'Icare et, comme toujours, il le réalisait.
En six mois d'instruction trés suivie, ayant réussi un examen écrit coriace et les diverses épreuves de vols, il décroche son autorisation de piloter (seul d'abord) de petits avions de type ULM (ultra léger motorisé).
Si j'en parle aujourd'hui c'est que Jean Claude vient de vivre un moment mémorable. Il réceptionnait la semaine dernière son appareil personnel, acheté dans le Gers et convoyé par un collègue de son club, plus expérimenté ; et de l'expérience il en faut pour piloter ces petits appareils qui nous ramènent aux heures glorieuses des "fous volants dans leurs drôles de machines".
La preuve : aprés avoir du ajourner par deux fois le convoyage pour cause de brouillards persistants, c'est la foudre et les pluies torrentielles qu'il a fallu affronter : encerclé par l'orage du coté de Damgan, le pilote a du "se vacher" (atterrir d'urgence en langage d'aviateur) dans une prairie...Au grand étonnement du fermier et de la gendarmerie locale.
Vendredi dernier l'appareil avait rejoint son nouveau port d'attache, à l'aérodrome de Loyat, prés de Ploermel(56). Jean Claude va désormais mettre "à sa main" l'appareil : au programme changement d'hélice pour un modèle "à pas variable" (Je ne sais pas encore bien ce que cela signifie mais c'est important pour les performances) ; modification de l'aération du moteur afin d'éviter une légère surchauffe du troisième cylindre. Faisons confiance à Jean Claude cet avion ne se ressemblera bientôt plus.
Et bien sûr et surtout il va voler, voler encore, voler à satiété, pour obtenir son autorisation d'emport de passager. Ce que Martine attend avec une certaine impatience.
Moi aussi d'ailleurs, pour réaliser mes premières vues aériennes. Il paraît cependant que je dois perdre une bonne trentaine de kilos pour être, à nous deux, aux normes de poids autorisé. Ultra léger qu'on vous dit !
Finalement je gagne du temps, car, je peux l'avouer, ça me fout un peu la trouille, ce truc là. Je ne suis déjà pas très rassuré en Boing !
A suivre...
"Honorons la lenteur et l'Art du Temps de Vivre avec humour !". Voila à quoi vous invite Du 30 Avril au 1° Mai, l'équipe du Festival des Gens du Lent, à LANDUJAN (Ille et Vilaine - Pays de Brocéliande).
Venez exercer votre lenteur et vos pas lents, au jardin de la lenteur ! Cette fête,au ralenti,est l'occasion de flâner, de rire et de découvrir des artistes dans une ambiance conviviale, remplie d'insolite et d'humour.
Vous visiterez le "musée de la sieste", rirez avec les "clowns lents", vous exercerez aux "jeux lents", assisterez au "défilé des roues lentes", animé par "sergent pépère", gouterez à la "sieste musicale" et bien d'autres attractions plus lentes les unes que les autres...
Notez que cette année orgues et voix (lentes, bien sûr !) seront à l'honneur : avec "Morwena", "Total beurk la soupe", "Et hop fastoche", "Slam connection"...
Et les organisateurs le promettent, les Gens du Lent 2007 seront encore plus lents qu'en 2005, date de la première édition du festival.
Cette jolie boutique rétro découverte cet après-midi, rue de l'Apport à Dinan me rappelle que j'ai grandi dans un pressing, plus exactement dans une teinturerie, c'est ainsi qu'on les appelait dans les années 50.
Dès que j'ai su marcher (dans l'atelier de mes grands parents) et durant toute mon adolescence, (dans l'atelier/magasin de mes parents) j'ai vécu dans cet univers mi-atelier, mi-commerce, aux odeurs lourdes et enivrantes de vapeur et de benzine (ou de perchloritylène...) ; jouant souvent, traînant par là, parfois donnant le coup de main ou travaillant en job de vacances.
J'éprouvais du plaisir au milieu de l'imposante et sifflante chaudière, de la moderne "machine à sec", des presses, des coqs, des mannequins à vapeur, des tables aspirantes, dans les labyrinthes de penderies, derrière ou sous le comptoir de la boutique. J'aimais la fréquentation des employées et elles me le rendaient bien. J'étais pas peu fier d'être le petits fils ou le fils de la maison...
Il m'est arrivé parfois, furtivement, sans en parler, d'envisager de reprendre l'activité, en modernisant le concept bien sûr ! De faire un pressing de luxe avec services associés : déplorant que mes parents (aprés mes grands parents) tirassent le diable par la queue, j'imaginais qu'il valait mieux pour faire fortune, nettoyer les fringues de riches que celles du tout venant. Hélas ni mon père ni ma mère n'avaient le sens du luxe. D'ailleurs c'était une idée stupide : pour gagner de l'argent dans ce métier il vaut mieux faire de la masse.
Je ne serai donc jamais entrepreneur de pressing, mais j'éprouve une vrais tendresse pour ces rares professionnels à l'activité ingrate et mystérieuse qui font encore le métier en artisan.
Il me semble avoir tiré tiré de cette longue fréquentation de l'univers du pressing deux précieux enseignements qui finalement ont impacté ma vie professionnelle et sociale
J'ai observé avec une grande curiosité et appris très concrètement comment un métier, une profession peut vivre en moins de 40 ans trois transformations profondes qui ont bouleversé la vie des hommes et des entreprises concernés. Pour moi l'histoire part de l'antique atelier artisanal de teinturerie, dégraissage, repassage de mes grands parents - là où mon père et ma mère ont fait leur apprentissage - et aboutit aux actuels pressing de super marchés en franchise, très automatisés, en passant dans les années 60, par l'ère des grands ateliers industriels qui pouvaient employer plus de 100 ouvriers et dont les camions déservaient des centaines de magasins dépots, à trois cents kilomètres à la ronde. Mon père s'était reclassé comme contremaître dans une de ces usines, avant de reprendre avec ma mère, une gérance de pressing de ville. A chacune de ces époques la profession est marquée par une restructuration technologique, économique et sociale profonde. Pour mes parents et toute leur famille cela provoque des ruptures soudaines, des déracinements réels, mais toujours positivés et pour tout dire utiles.
J'ai aussi observé, ressenti, apprécié un univers de travail où les femmes (grand mère, mère, tantes, employées jeunes ou d'âge mûr, clientes) étaient nombreuses et régnaient en maître, imprimant leur manière d'être, imprégnant les codes relationnels. L'homme pouvait être patron en titre, technicien reconnu et fortement sollicité, mais jamais dominant. Je puise dans ce terreau certainement plus qu'un savoir être, une seconde nature.
Dernière minute :
(Je viens de trouver sur le web un intéressant témoignage d'un autre petit fils et fils de teinturier où l'on voit des photos de la "benzinerie" , de la teinturerie, de l'atelier de repassage qui ressemblent de manière troublante à l'atelier de mes grands parents).
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