Descente de l'interminable rue du Château, à Montparnasse,
en quête de mon hôtel (tout prêt de la gare paraît-il !). Les quelques tables
sur trottoir du bistro Russe Zakouski, barrent ma route. Ils sont quatre à
siroter leur vodka glacée. j'ai soudain faim de blinis. "Je peux manger
?". Le patron encadré dans la porte du minuscule établissement me la fait
titi parisien : "On va voir si madame est de bonne humeur ; ça devrait
le faire on s'entend bien en ce moment". bof !
Vite la conversation s'engage, plus intéressante. J'évoque les deux restaurants
russes de Rennes, disparus depuis plus de 15 ans. "Les
restaurants Russe il n'y en a plus beaucoup en province, il n'y a pas la
clientèle. Ici à Montparnasse, m'apprend-il, s'est installée la
communauté des Russes Blanc". Et Nicolas NOVIKOF, mon hôte, m' en
parle comme s'il avait lui même connu le Tsar. "Je vais écrire cette
histoire de mes grands parents et de toute la communauté J'ai tout dans la
tête. D'ailleurs voyez j'ai commencé" me prouve-t-il en brandissant le
premier feuillet de l'œuvre.
Un "cosaque" de la terrasse, venu remplir son verre de Vodka,
assure qu'il fera les illustrations. "La création artistique ça demande
d'y penser longtemps à l'avance, lance-t-il, scrutant en expert les murs
couverts de photos d'artistes de cabarets tziganes.
Nicolas Novikoff adore raconter sa vie. Une nouvelle tablée évoque avec
lui les "bonnes maisons Russes" où il a servi comme maître
d'hôtel. Sur les photos on recherche tels frères ou cousins d'une famille Russe,
célèbre dans le quartier.
Vous l'avez compris, la vrais passion de Nicolas Novikoff c'est l'écriture. Et
j'ai la surprise, en réglant ma note, d'une dédicace sur son premier opus
généreusement offert : "code pinal" sous-titré les mémoires d'une
braguette sentimentale. 601 article à ne mettre entre les mains de mes amies
féministes, qu'après moults précautions !
Vous ne serez peut être pas client de l'humour de Nicolas. Mais je vous
conseille sa table. Disons plutôt leur table. Car c'est le couple qui vous
reçoit généreusement. "Ma femme n'est pas Russe mais vous avez goûté,
on n'oublie pas sa cuisine non !" Je confirme.
Le Zakouski, 127 rue du Château, Paris 14°