Samedi dernier nous avons mis l’appareil photo en berne. L’événement était pourtant de toute première importance : nous étions plusieurs centaines à accompagner pour son dernier voyage notre très chère amie Catherine. Pas un seul cliché, pas la moindre séquence mémorielle captés par les innombrables mobiles multimédia restés au fond des poches.
Des photos et des films de voyages en la compagnie de
Catherine et de nos fraternelles communautés nous en avons pourtant tellement
tirées de fortes et de réjouissantes ! Elles sont aujourd’hui de
formidables antidotes à l’absence… (à voir sur le Blog Catherine - amour majuscule)
Pour l’amateur, la photo est une activité joyeuse, démonstrative et intrusive, donc totalement inapte à rendre compte de ses drames, de sa peine. Seuls l’artiste par son geste construit, pensé, senti et essentiel, ou le reporter, par sa mission et sa position externe, peuvent capter l’émotion et la vérité de ces instants, faire œuvre de mémoire visuelle.
Et voulons nous nous souvenir de la mort… garder l’image de notre peine ?
Il ne restera donc pas d’image, pas plus que de sons des vibrants instants de ton départ Catherine, sauf en nos cerveaux éphémères. Mais, reproductibles à l’envie sur papier et mémoire virtuelle, le formidable poème / cri d’amour de Gildas et les articles de la déclaration des « droits de l’homme »…