Anne Alice (AAPB), une de nos étudiantes voyageuses partage ses impressions sur Auroville, le projet de cité idéale concocté en 1968 en Inde. Elle poursuit par là un dialogue amorcé avec .Otra, notre mystérieux "poète-écrivain voyageur".
Beaucoup d’entre nous ont rêvé au moins une fois d’intégrer une communauté de valeurs et d’y vivre une vie alternative en harmonie avec leurs idéaux et avec leurs semblables.
C’est ce que propose Auroville, cité fondée sur les idées de Mirra Alfassa (La Mère), qui a partagé la vie de Sri Aurobindo. Direction 10km au nord de Pondichéry, Etat du Tamil Nadu, Inde du sud.
Beaucoup des ingrédients sur lesquels on peut fantasmer sont présents : le soleil, les jus de fruits frais, la plage, les chemins forestiers où l’on circule à vélo (ou en mobylette), les tenues néo-baba, la pluralité des nationalités présentes. Il s'y exprime et se vit un vrai souci de l’écologie, largement mis en avant. Auroville est également un atelier de recherche esthétique qui se retrouve par exemple dans la forme des bâtiments, de la cabane en bois au Matrimandir (lieu destiné à la méditation au centre d’Auroville), en passant par le Laboratoire des langues. Les industries de la cité recherchent à
la fois la beauté, la qualité et le souci d’un développement durable. Du fromage à l’artisanat la créativité est mise en avant, en contraste avec l’uniformité que l’on peut parfois déplorer dans le secteur marchand classique.
Il est rare que les utopies dépassent le stade du papier et vivent plus longtemps qu’un festival. Or, Auroville a été inaugurée en 1968. Aujourd’hui, en 2009, l’endroit garde une saveur d’avant-garde.
En découvrant le lieu, je ne pouvais m’empêcher de penser à Center Parc. La référence vous surprendra sans doute, mais elle se rattache à des souvenirs et impressions d’enfance qui me faisaient idéaliser ce monde urbano silvestre un peu magique. C’est qu’il y a ici aussi beaucoup d’arbres, qui viennent rafraichir un environnement plutôt aride à la base. Il s’agit évidemment d’univers complètement différents. Auroville n’est pas un parc d’attraction pour bobos, ce n’est pas un lieu aseptisé, il n’y a pas de barrières autour. Le nouveau venu se perd volontiers dans les chemins, car la végétation est dense et les panneaux d’indication restent peu nombreux.
Il ne faut surtout pas idéaliser le monde d' Auroville. Un tel projet peut bien sûr être critiqué pour bien de ses aspects et contradictions. Mais on peut voir en lui une pépinière de propositions entretenue par des individus courageux. Les français semblent particulièrement réceptifs à ces idées, à en juger par le nombre de ceux qui habitent ou viennent à Auroville.
Vivre à Auroville ou garder l'esprit de voyage ?
Bien sûr, visiter Auroville ou y habiter sont deux choses très différentes et le choix de ceux qui ont quitté leurs familles, leur pays et un certain « monde matériel » fait réfléchir. Ce choix est un renoncement à la découverte d’autres lieux pleins d’opportunités dont la quête peut durer le temps de toute une vie. Le voyage permanent apporte la variété qu’un seul endroit ne peut fournir. C’est peut-être ce dont parlait .Otra : on réalise vite qu’aucun lieu n’est le paradis recherché et que seul le déplacement permet de rêver encore à cette chimère.
On a beaucoup entendu qu’un autre monde était possible, on peut y croire sincèrement aussi. Seulement l’accès à l’idéal semble toujours réservé à ceux qui vivront hors de notre temps : 2200 remplaçant dans notre imaginaire, le mythique an 2000. Et encore cet espoir de temps meilleurs lointains est-il passablement écorné par la conscience émergente que nos générations lègueront à leurs descendants, si rien n’est fait, tout un tas de problèmes insolubles. Cela fait donc du bien de voir un endroit différent, où l’on cherche « ici et maintenant » à vivre l’autrement.
Au delà des contradictions qui apparaissent rapidement, j’apprécie donc le projet vivant d’Auroville parcequ'il a le mérite de faire émerger des questions et de proposer un espace de liberté.
Anne Alice (en direct de Krishnaguiri road...)
Beaucoup des ingrédients sur lesquels on peut fantasmer sont présents : le soleil, les jus de fruits frais, la plage, les chemins forestiers où l’on circule à vélo (ou en mobylette), les tenues néo-baba, la pluralité des nationalités présentes. Il s'y exprime et se vit un vrai souci de l’écologie, largement mis en avant. Auroville est également un atelier de recherche esthétique qui se retrouve par exemple dans la forme des bâtiments, de la cabane en bois au Matrimandir (lieu destiné à la méditation au centre d’Auroville), en passant par le Laboratoire des langues. Les industries de la cité recherchent à
Il est rare que les utopies dépassent le stade du papier et vivent plus longtemps qu’un festival. Or, Auroville a été inaugurée en 1968. Aujourd’hui, en 2009, l’endroit garde une saveur d’avant-garde.
Il ne faut surtout pas idéaliser le monde d' Auroville. Un tel projet peut bien sûr être critiqué pour bien de ses aspects et contradictions. Mais on peut voir en lui une pépinière de propositions entretenue par des individus courageux. Les français semblent particulièrement réceptifs à ces idées, à en juger par le nombre de ceux qui habitent ou viennent à Auroville.
Vivre à Auroville ou garder l'esprit de voyage ?
Bien sûr, visiter Auroville ou y habiter sont deux choses très différentes et le choix de ceux qui ont quitté leurs familles, leur pays et un certain « monde matériel » fait réfléchir. Ce choix est un renoncement à la découverte d’autres lieux pleins d’opportunités dont la quête peut durer le temps de toute une vie. Le voyage permanent apporte la variété qu’un seul endroit ne peut fournir. C’est peut-être ce dont parlait .Otra : on réalise vite qu’aucun lieu n’est le paradis recherché et que seul le déplacement permet de rêver encore à cette chimère.
On a beaucoup entendu qu’un autre monde était possible, on peut y croire sincèrement aussi. Seulement l’accès à l’idéal semble toujours réservé à ceux qui vivront hors de notre temps : 2200 remplaçant dans notre imaginaire, le mythique an 2000. Et encore cet espoir de temps meilleurs lointains est-il passablement écorné par la conscience émergente que nos générations lègueront à leurs descendants, si rien n’est fait, tout un tas de problèmes insolubles. Cela fait donc du bien de voir un endroit différent, où l’on cherche « ici et maintenant » à vivre l’autrement.
Au delà des contradictions qui apparaissent rapidement, j’apprécie donc le projet vivant d’Auroville parcequ'il a le mérite de faire émerger des questions et de proposer un espace de liberté.
Anne Alice (en direct de Krishnaguiri road...)