.Otra qu'un nouvel emploi a attiré à Göteborg en Suède, partage ses impressions enthousiastes sur la ville, toujours avec sa pincée d'humour.
Allongé sur mon lit par ce bel après midi, j’entends le chant d’un oiseau résonner comme dans une cour d’école vide. Un peu plus loin me parvient une douce rumeur de circulation urbaine et de temps à autre de faibles vibrations du tramway qui glisse en bas de chez moi. Tout est calme, je suis pourtant à moins de deux blocs de la principale avenue de Göteborg.
Je loge dans une très belle maison historique avec des façades aux riches parures et qui s’enorgueillit de son ascenseur, le premier installé dans cette ville, il y a fort longtemps. Cet ancien hôtel de luxe est aujourd’hui une maison d’accueil d’étudiants cosmopolites de l’université voisine. L’été certains locataires comme la très belle norvégienne qui occupe la chambre 205, sous-louent le temps des vacances et du retour au pays.
Cette nuit je ne travaillais pas. Matinal j’ai ouvert la fenêtre vers les 6 heures du matin. Il faisait déjà grand jour. En cette saison le soleil se couche très tard vers les 11 heures du soir et des 4 heures du matin il luit à nouveau.
Café fumant à la main j’allume ma première cigarette en jetant un œil dans la rue. Elle était là, au milieu de la rue, visiblement perdue, mais nullement apeurée ni affolée. Calmement, naturellement nos regards se sont accrochés. Elle avait de très beaux yeux de biche. J’étais bien réveillé et ne rêvais pas, je peux vous l’assurer. Elle m’a observé un long moment sans bouger puis d’un pas calme a repris son chemin.
Alors d’un petit claquement de bouche, comme on le fait pour un animal domestique, je l’appelais à se retourner et à me prêter attention encore un peu. A nouveau nos regards se sont croisés un bon moment. C’est beau un regard de biche ! Elle était nullement effarouchée et j’étais encore très surpris qu’elle soutienne ainsi le mien. Elle était très belle, noble et sans être un spécialiste je situerai son âge entre 2 et 4 ans .
Ici, à Göteborg, contrairement à de nombreuses belles et grandes villes vous ne trouverez pas de parcs arborés au centre ou dans les environs proches. C’est la ville qui est construite dans un parc. Cette précision est importante sinon vous auriez sans doute cru qu’avec ma vision bucolique je cherchais à faire l’intéressant, l’écolo , le « ceusse qui n’aime plus les motos et la vitesse », et qui a renoncé à ce que peu de gens osent marquer à la page hobby de leur CV : sexe, drogue et rock-and roll ……(Essayez vous verrez , je vous assure que ca attire l’œil du recruteur).
Ne vous inquiétez pas .Otra ne change pas ! Mais quand je dis un parc je minimise. En fait il s’agit d’une forêt, une vrai, un peu comme dans les contes du petit poucet qui avait des bottes à 7000 tours minutes. Partout elle est présente : du centre où l’on trouve autant de Mac-Do et de H&M que partout ailleurs en occidents jusqu’au port avec ses cargos et des grues gigantesques. La ville s’étale ensuite en un original système de rhizome vers ses quartiers commerciaux , industriels, résidentiels ou « HLM ». Pour aller de l’un à l’autre comme dans tant d’autre mégalopole vous empruntez autoroutes et ses échangeurs mais au cœur de la forêt et de prairies avec des fermes de bois rouge aux toits à deux pans.
Le centre ville est absolument magnifique. Son architecture est très riche et variée alternant des édifices au style baroque, vénitien ou tout anglais et des immeubles ultra modernes d’acier et de verre s’élançant vers le ciel.
Une ballade au cœur de Göteborg un dimanche après-midi ensoleillé est pur plaisir. Partout sur chaque coin d’herbe, autour de chaque fontaine, au milieu des places, pique-nique, siestes et bronzage sont devenus semble t-il l’unique occupation des habitants de la ville. Central parc partout en ville. C’est magnifique !
Ce qui résume le mieux Göteborg c’est le mot « harmonie ». Harmonie entre tram, autos, piétons et vélos. Harmonie entre l’urbain et la forêt. Harmonie entre un vieux rocker sur le retour qui tire sur sa première tige du matin et le regard offert d’une biche.
Un chroniqueur dans l’air du temps finirait sans doute par : « Dépêchez vous d’aller visiter cette citée car elle vie probablement ses dernières belles heures avant d’être victime de la pollution ». Et bien moi je vous dis : prenez votre temps. Ici l’harmonie est installée bien avant l’invention de l’écologie et règnera longtemps encore. Je vous le promets.
.Otra
(PS). Oui les filles d'ici sont aussi belles qu’on le dit. Certaines même ont de très jolie yeux de…
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