D’autres, veuves ou mariées, pauvres ou riches, partent par soif d’aventures. Elles parcourent des milliers de kilomètres comme Louise Bourdonnaud (deux cents mille en quatre voyages). Elles risquent leur vie : Charlotte-Adélaïde Dard est sur le radeau de la Méduse en 1816, Fanny Loviot se retrouve prisonnière des pirates chinois à plusieurs reprises, Jeanne Groussard rêve de l’Eldorado et « revolver chargé à six coups, pendu à droite de ma ceinture, cartouches à gauche » connaît les 45° le jour et les -18 la nuit, les ouragans, la faim...
D’autres encore sont militantes de la cause féminine comme Olympe Audouard, Flora Tristan ou Hubertine Auclert et témoignent de la condition des femmes dans le monde. Il y a aussi Anne-Marie Javouhey, fondatrice d’un ordre religieux qui va s’occuper des esclaves, Anne Gaël qui s’engage pour l’accès des femmes algériennes aux diplômes et aux fonctions de médecin…
Elles partent et … repartent, rejetant du vieux monde européen une vision domestique de la femme Elles étanchent leur soif de découvertes de l’Autre, donnant leur avis sur la colonisation, abolitionnistes ou antiabolitionnistes…
Divisé en trente-trois courts chapitres thématiques "Le roman des voyageuses françaises" se lit facilement mais m’a laissée sur ma faim : il s’apparente malgré tout à un catalogue. J’aimerais qu’il donne goût à de jeunes historiens ou historiennes de poursuivre la recherche sur ces femmes oubliées (une fois de plus) des dictionnaires des voyageurs du XIXème siècle ou des anthologies sur les sujets abordés dans le livre.
Merci à Françoise Lapeyre d’avoir donné une existence aux « femmes de… ». et de nous ouvrir les portes pour aller plus loin !
Merci à ces femmes qui ont justifié le féminin du mot « aventure ».