Petite tournée, Vendredi soir au 5/5, bar mythique et branché de Mamoudzou, créé !l y a plus de 30 ans à la sortie de l'embarcadère pour "petite terre". le lieux est particulièrement connu pour ses concerts de fin de semaine. Le patron accueille les groupes et leur laisse la totalité du droit d'entrée - 5 € - Le bar se rémunère sur les boissons. "La semaine dernière, nous affirme le directeur salarié, on a fait 500 entrées."
Ce soir ce n'est pas pareil. Le match France - Pays bas a fixé les Mahorais chez eux et le peu de clients habitués du 5/5 est venu pour visionner les exploits de l'équipe de France sur écran géant. Drôle d'impression à notre entrée. Nous croyions assister à un concert reggae. De l'extérieur, l'ambiance musicale y était. A l'intérieur, en fait, les footeux de service regardaient le match sur l'écran au son des musiques et rythmes jamaïcains mais sans les commentaires ni l'ambiance du stade. Nous étions dans le dernier quart d'heure du match et vous devinez le moral des troupes qui pensaient ce soir pouvoir exprimer fort leur sentiment national !
Le quatrième et dernier but Danois tiré -"un vrai score de baby foot"- le bar se vide ; les musiciens rangent le matériel et abandonnent les lieux. Nous restons seuls avec trois mahorais autour de quelques bières "dodo". La discussion s'engage sur les deux sujets qui préoccupent les habitants de l'ile et qui finalement en font un seul : les relations avec l'Union des Comores et le référendum sur la départementalisation.
" Mayotte ce n'est pas les Comores. On est beaucoup plus Malgaches que Comoriens. Alors que veux Paris en engageant les discussions avec Moroni dans ce "groupe de travail de haut niveau". Tant qu'on ne nous dira pas clairement que l'on est un vrai département Français on ne sera pas tranquille.
C'est drôle quand même ça fait trois fois en plus de trente ans que la république nous demande si on veut être Français. A chaque fois on a dit oui et à chaque fois la république s'étonne, tergiverse : vous êtes bien sûr ? et puis propose un nouveau référendum. Alors s'il faut le dire encore une fois l'année prochaine on le fera mais cette fois faut nous entendre : oui on veut être Français. Pas grave si après il faut cinquante ans pour être complètement aux normes...Une fois assurés d'être définitivement Français on fera tout ce que vous voudrez et pas d'inquiétude, on saura s'entendre avec les cousins des Comores."