La réponse est dans ARLINGTON PARK, le roman de Rachel CUSK.
Il
ne se passe rien dans ce livre, sinon les petits bouts exaspérants du
quotidien de quatre anglaises, de la bourgeoisie moyenne. La
quarantaine comblée, mari avec une bonne situation, enfants remuants,
bébé en route pour certaines, papotages autour d’un café en revenant de
l’école ou shopping, toujours entre copines, à la grande surface
voisine, jolie maison dans un quartier « bien », voiture silencieuse et
spacieuse… la quarantaine comblée, vous dis-je…sauf l’exaspération
dans un quotidien qui se répète, l’inquiétude et l’anxiété face au vide
de leur vie déjà programmée, la solitude infinie qui, lorsqu’elles en
prennent conscience, pourrait les conduire à la folie.
Il y a du Virginia Woolf dans ce livre, même élasticité du temps et du décor, mêmes états
d’ âme changeants des personnages, même talent à faire surgir la sensation fugitive et à la traduire en belles images littéraires.
C’est un livre à lire quand on est en paix avec soi-même, pour nous les femmes.
Quant aux hommes, c’est un bon moyen de percevoir ce qui trotte dans la tête d’une femme quand elle vous regarde avec des points d’interrogation dans les yeux !