Cette dernière semaine fut un cauchemar.
Distribuer les derniers tracts, tenter toujours de convaincre ceux qui s’éloignent, baissent les bras, vous reprochent déjà la défaite annoncée. Pour le quatrième Dimanche en deux mois, tenir le bureau de vote isolé - avec deux autres camarades - au milieu des vainqueurs annoncés.
Le blues qui monte: la perspective de cinq, voire dix ans - à mon âge on commence à ressentir le sentiment d’urgence… - sans autres perspectives politiques que devoir s’opposer, dénoncer, critiquer, défendre le dos au mur les positions…exactement ce que je n’aime pas faire !
Ce que j’aime moi c’est la gauche qui fait des projets, qui sait se confronter au pouvoir pour tenter de concrétiser ses propositions, qui assume le risque de gouverner, qui agit dans le réel, qui déconne, qui déçoit, mais au moins a essayé… La gauche des élus locaux, la gauche dans les associations, la gauche dans les syndicats, la gauche culturelle, la gauche sociale, toute cette gauche qui agit dans la société, au jour le jour, et qui depuis plus d’un an s’était intégralement focalisée sur l’exigence de reconquête du pouvoir d’état. Cette gauche, ces gauches, ma gauche à moi, depuis 8 jours était en état d’urgence, tétanisée par le tsunami annoncé, retenant son peu de souffle pour tenter la longue traversée en apnée vers un 2012 inaccessible.
Et puis, divine surprise, la vague n’est pas venue. Les digues ont bien résisté, mieux elles se sont consolidées, réouvrant les perspectives d’une actions politique offensive, constructive, gagnante sur le fond et le long terme.
Au sortir de ce scrutin une opposition de gauche s’est donc maintenue et affermie en France. Mais cette gauche ne ressemblera plus jamais à la gauche version Epinay ou à la gauche plurielle. Une gauche à refonder, rénover, réinventer pour mieux inscrire son action dans le monde tel qu’il se rééquilibre et dans la société Française dans sa complexité sociologique.
Mieux encore, En Bretagne, au delà, dans le Grand Ouest, la Gauche de terrain, ancrée dans les territoires, confirme et améliore ses positions avec parfois l’apport non négligeable des électeurs qui se reconnaissent dans la mouvance démocrate sociale.
Pour assurer ses prochaines victoires, la gauche doit inventer, dès lundi, la « nouvelle opposition ».
Celle qui sait dans un même processus :
- contrôler, évaluer avec précision l’action des élus de la majorité, leur demander des comptes concrets sur leurs engagements électoraux.
- dénoncer, combattre les abus de pouvoir, les dénis de justice.
- inventer, proposer des solutions, agir ici et maintenant, partout où elle le peut pour tester, conduire, les changements qu’elle préconise.
- s’ouvrir, associer, rassembler largement, en toutes circonstances,tous ceux qui sont prêts à faire des bouts de chemin ou une longue route avec elle pour repenser et agir la politique.
Une gauche qui, à l’instar de l’appel auquel je me suis joint Lundi dernier, aura « toujours raison de vouloir inventer ».
Je salue au passage et félicite deux nouveaux députés PS, pour lesquels j’éprouve un sentiment de sympathie particulier : Jean René MARSAC à Redon et Françoise OLLIVIER COUPEAU à Lorient. Tous les deux, bien élus, trouvent dans cette victoire la concrétisation de plus de 20 ans de militantisme et d’action de terrain… La politique c’est aussi la constance…
Les commentaires récents