Profondeur et confusion caractérisent le débat public dans cette avant dernière partie du jeu de l'élection présidentielle.
Rarement les questions de fonds dont les réponses conditionnent notre avenir individuel et collectif, toutes générations confondues, n'auront été autant et parfois aussi bien posées. En même temps il règne chez ceux qui sont censés éclairer l'analyse, proposer des solutions, donner du sens aux engagements une grande confusion voire parfois une inversions des valeurs, des positions.
Il est difficile, dans un tel contexte, pour le citoyen lambda, de poser un regard lucide et ouvert au delà de son bout de jardin, sans être submergé par ses propres angoisses et affects ; encore plus difficile pour lui de contribuer - comme on l'invite pourtant, de droite et de gauche et avec raison - à la production d'idées et de solutions qui soient positives pour lui et ne se retournent pas contre ses congénères (parfois les plus proches mais aussi dans l'espace monde), avec lesquels il ne parvient plus à voir ce qui fonde des intérêts et un destin commun.
L'exercice démocratique de l'élection présidentielle et législative se prête peu à l'analyse et à la réflexion. Il faut supporter, choisir, au bout du compte sélectionner, un jour et pour un temps donné ceux que l'on pense en conscience les meilleurs pour conduire les politiques qui nous paraissent répondre le mieux à nos attentes.
Le débat citoyen, la démocratie participative à laquelle Ségolène Royale nous invite (mais il me semble que d'autres à gauche ont aussi cette aspiration et ce projet), sont d'une autre nature, ne peuvent fonctionner au même rythme, et enfermés dans le cycle du débat électoral. Et bien sûr il faudra inventer et faire vivre pour cela d'autres institutions démocratiques, au premier rang desquels les organisations politiques.
Faire des partis politiques de véritables "écoles du citoyen", et non simplement des écuries de candidats, me parait être la mère des réformes institutionnelles... Cela implique aussi que les mouvements politiques recherchent, proposent, revendiquent des grilles de lecture, des outils d'analyse et de compréhension, des instruments intellectuels rénovés, inscrits dans le temps et la marche des connaissances, confrontés à la critique de l'histoire.
La relation entre les intellectuels (penseurs, philosophes, scientifiques) et les partis politiques constitue donc plus que jamais un enjeu. Les partis de droite et d'extrème droite d'ailleurs ne s'y trompent qui accueillent quelques transfuges de gauche.
Des Grilles pour penser le Monde, au delà de notre pré-carré
Jacques Atalli propose dans son récent ouvrage "petite histoire de l'avenir" une vrai valise d'outils- concepts pour penser et comprendre le monde qui vient. L'article que Joel de Rosnay lui consacre sur Agoravox est une excellente entrée en matière.
Allez voir aussi du coté de la République des idées.
Indispensable pour l'analyse et l'action, la pensée d'Edgar Morin : points de repères sur sa manière de "penser la compelxité" Wikipedia et aussi sur Label France
Enfin, pourquoi pas aller-voir du coté de chez Gleick et sa théorie du chaos
Glossaire