"Faire de la politique c'est prendre du fric aux uns pour le distribuer aux autres", ainsi s'adressait l'Abbé Pierre à Alain Juppé, lors d'un débat télévisé. Par cette formule lapidaire et un brin provocatrice dont il avait le secret, l'Abbé rapellait le sens simple de toutes politiques fondées sur la solidarité nationale et républicaine, bien au delà et autrement des préceptes de la charité Chrétienne - ou Musulmane. L'Abbé est mort, son message reste.
Pourquoi pas, à l'exemple de ce qu'a tenté Nicolas Hulot pour l'écologie, ne pas créer une sorte de "certification Abbé PIERRE" des programmes politiques et des politiques publiques.
Cette certification assurerait le citoyen, au moment du choix :
- que les politiques fiscales proposées et mises en œuvre sont sincèrement et efficacement redistributives.
- que les politiques du travail (et fiscales) veillent à l'équilibre des forces entre partenaires sociaux et ainsi assurent le rééquilibrage de la distribution de la valeur entre le capital et le travail, entre les revenus du travail et les revenus patrimoniaux.
- que les politiques foncières et d'aménagement des territoires garantissent un réel accès au logement, favorisent l'accès social à la propriété...
Autant de points clés d'un référentiel politique qui doit faire la différence entre un programme conservateur et ultra libéral et un programme progressiste et authentiquement social.
Ce serait une belle manière de poursuivre l'œuvre de l'Abbé Pierre et de dépasser le constat amère que 60 ans de coups de geules ont produit bien peu de changements.
C'était dans la série "faisons un rêve"...